Le TESE : bonne ou mauvaise solution ?

Créé en 2008, le Tese est un dispositif mis en place dans le but de simplifier l’embauche des salariés.

Même si cette offre en ligne a l’avantage d’être gratuite, elle comporte néanmoins quelques défaillances, qu’il vaut mieux connaître à l’avance !

Vous avez déjà essayé le Tese mais, cette solution vous a causé quelques tourments ?

Vous aimeriez externaliser votre paie mais vous ne savez pas à quel prestataire faire appel ?

Suivez le guide, c’est par ici !

Le Tese : c’est quoi concrètement ?

Le Tese, appelé aussi Titre emploi service entreprise est un dispositif mis en place pour fluidifier et simplifier toutes les démarches sociales et administratives des entreprises, notamment en matière de recrutement et de gestion du personnel.

Pour y souscrire, l’entreprise doit s’adresser à l’Urssaf ou au centre national de traitement du Tese.

Comment fonctionne le Tese ? 

Il s’agit donc d’un logiciel de paie gratuit, à titre d’exemple il vous permet d’établir votre DSN : déclaration nominative sociale, il dispose également d’autres fonctionnalités.

Depuis janvier 2019, les entreprises domiciliées en Martinique, Guadeloupe, Réunion, Guyane, et Saint-Martin, peuvent adhérer au dispositif, à condition de dépendre du régime général ou agricole.

En ce qui concerne la métropole, le Tese est réservé à toutes les entreprises relevant du régime général.

Sont exclues toutes les entreprises de travail temporaire, les groupements d’employeurs, les comités d’entreprise et toutes celles rattachées au régime agricole et aux régimes spéciaux (EDF-GDF).

L’entreprise adhérant au Tese ne doit pas employer plus de 20 personnes, nous parlons bien ici du nombre de personnes, peu importe la nature de leur contrat : à temps plein, temps partiel, cdi, cdd ou apprentissage. A ne pas confondre avec le nombre de salariés effectifs moyen ! 

Des exceptions par secteur d’activité  

Pour les secteurs du bâtiment et du transport, le Tese n’a pas valeur d’affiliation auprès des organismes de retraite, de prévoyance ou caisse de congés payés.

Dans ce cas, il revient à l’entreprise d’établir le bulletin de paye, elle devra en complément faire toutes ses déclarations auprès des organismes particuliers. 

L’entreprise qui utilise Tese devra s’acquitter directement les charges sociales, auprès de l’organisme concerné.

Elle devra aussi verser certaines taxes auprès des établissements dédiés, c’est le cas de la contribution au financement de la formation professionnelle, la médecine du travail, les régimes de protection sociale facultative tels que : la prévoyance maladie, incapacité, etc. 

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Le Tese passé au crible par ma future recrue

Comme vous le savez, j’ai travaillé pendant plus d’une année en cabinet d’expertise, en tant que gestionnaire de paie.

Durant cette expérience, j’ai été amenée à recevoir beaucoup de clients qui adhéraient au Tese, j’ai pu à cette occasion me forger une opinion concrète sur le sujet.

Après ces nombreuses observations, le regard que je porte aujourd’hui sur le dispositif est mitigé. 

Une solution de paie plus complexe qu’il n’y paraît 

Alors, certes lorsque vous êtes affilié au dispositif, vous n’avez pas de contrôle URSSAF.

Si cela peut être une source de soulagement, ce critère à lui seul ne suffit pas à redorer son blason. 

Ce qu’il faut savoir, c’est que la plupart des personnes qui utilisent ce logiciel ne sont pas des professionnels de la paie. Le concept a beau être présenté comme simple et intuitif, il n’en demeure pas moins, qu’il nécessite une expertise en gestion de paie et un réel savoir-faire.

Il ne suffit pas simplement d’appuyer sur un bouton pour générer un bulletin de paie en bonne et due forme.

Le problème majeur du Tese repose sur l’élaboration des fiches de paie et la correction d’éventuelles erreurs. Personnellement, lorsque j’étais en cabinet d’expertise comptable, j’ai récupéré des dossiers émanant du Tese qui étaient catastrophiques. Le logiciel a des fonctionnalités limitées, ce qui rend la saisie complexe et l’intégration des données hasardeuses. De plus, les bulletins émis sont souvent illisibles.

Par exemple, sur un fiche de paie réalisée par un prestataire privé, un compteur de congés s’affiche, ce qui n’est pas le cas du dispositif de l’Urssaf. La conséquence peut se révéler très fâcheuse, en manque d’informations claires sur les congés du salarié, vous risquez de saisir des informations erronées, sur un sujet pour le moins sensible !

A l’origine un projet prometteur 

L’idée initiale d’offrir un outil gratuit au plus grand nombre était certes ingénieuse. Mais la réalité est toute autre, il souffre aujourd’hui d’un manque flagrant d’automatisation. Cette application en ligne avait pour vocation d’être accessible à tous, mais en définitive son utilisation est loin d’être optimale pour des néophytes. Dans les faits, il ne peut être manipulé que par des personnes compétentes et possédant un minimum de connaissances en droit social.

La promesse de gagner du temps et de l’argent n’est malheureusement pas tenue, le paramétrage est tellement difficile et subtil, qu’il est préférable d’opter pour un prestataire externe afin d’avoir un service de qualité.  

Erreurs bulletins de paie : quels sont les risques encourus ?

Bien évidemment, lorsqu’une inexactitude est constatée sur un bulletin de salaire, il est assez rare qu’elle soit à l’avantage du salarié. En outre, il faut savoir que les erreurs se rattrapent difficilement, même si vous établissez un second bulletin, la confiance du salarié est rompue. Vous risquez ainsi de déclencher un climat de méfiance, qui ne s’effacera pas du jour au lendemain. En effet, ce genre de péripétie peut laisser des séquelles, le salarié est en droit d’engager en fin de contrat, une procédure prud’homale, afin de demander une réparation du préjudice subi et obtenir des dommages et intérêts. Bien qu’une récente loi plafonne les indemnités prud’homales, les chiffres grimpent vite. 

Comment remédier à Tese ?

Pour éviter ce genre de situation épineuse, mieux vaut privilégier un cabinet d’expertise ou avoir recours à une startup. 

Au final, vous aurez un réel gain de temps, mais également d’argent. En effet, grâce aux économies d’échelles obtenues par le prestataire, l’externalisation de la paie vous permet de réaliser une économie de l’ordre de 20 à 30 %.

Car oui, des erreurs répétées coûtent cher à l’entreprise ! 

Selon Gilles Masson, auteur de : “La paie ça s’apprend”, l’édition d’un bulletin de salaire coûte entre 18 et 35 €/ salarié. C’est donc un poste de dépenses non négligeable, en plus d’être chronophage.

Pour choisir la structure idoine, n’hésitez pas à benchmarker les différentes structures, prenez le temps d’observer les avantages et inconvénients de chacun en termes d’offre de services. Assurez-vous que l’interlocuteur sélectionné par vos soins a des connaissances en gestion paie et droit du travail. 

Point de vigilance: si vous optez pour un cabinet d’expertise comptable, contrôlez si la personne n’est pas surmenée au niveau de son activité. Je vous livre ici des conseils en connaissance de cause, pour avoir travaillé en cabinet d’expertise comptable, je peux vous certifier que le temps consacré à la paye est relativement faible. De plus, face à une pénurie des gestionnaires de paie, la charge de travail des collaborateurs du cabinet est souvent importante, avec pour conséquence des conditions de travail dégradées, moins de contrôles et plus d’erreurs potentielles.

Pour toutes ces raisons évoquées, beaucoup de TPE/PME préfèrent déléguer la paie.

Quels types de prestataires pour externaliser la paie ?

3 types de prestataires externes

  • Cabinet d’expertise comptable: vous avez au sein du cabinet un service social, composé de plusieurs personnes à la fois des juristes, avocats, et gestionnaire de paie.
  • Les cabinets RH : ces cabinets sont de professionnels de la paie et droit du travail qui n’ont qu’une fonction établir vos bulletins de paie et charges sociales. 
  • Startups: elles vous proposent de simplifier la gestion de votre paie de façon automatique et de réduire le coût de votre bulletin. Par exemple le logiciel : payfit (les lecteurs du blog bénéficie d’un mois gratuit pour tester la solution). Solution de gestion paie, il propose également un outil SIRH complet et flexible. L’inscription est très simple, sur la base d’un questionnaire, la startup vous propose une solution personnalisée avec le confort du mode SaaS. Bon à savoir, tout n’est pas automatisé, une personne physique qualifiée en paie vérifie les données.

Externaliser la paie pour les TPE/PME semble séduire de nombreux entrepreneurs. Comme évoqué dans l’article, la solution comporte des avantages certains. Si vous êtes un jeune dirigeant, vous vous vous dégagez de problématiques juridiques et fiscales en les confiant à un professionnel qui en sera entièrement responsable. D’autres outils innovants voient le jour dans le domaine de la gestion du personnel et RH, je ne manquerai pas de vous les faire découvrir dans de prochains podcasts. Alors surtout, restez bien connecté !

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Cet article a 2 commentaires

  1. stéphane

    Ne pas prendre tese des nuls qui font des erreurs qui vous coute 1200 sur 2 mois de salaire

    1. Emmanuelle Chegrane

      Bonjour Stéphane, merci pour votre commentaire. Je suis navrée d’apprendre cela ! J’espère que vous avez pu trouver une meilleure solution.